La fabrication
La particularité des monnaies chinoises jusqu’au début du 20e siècle est qu’elles sont fondues et non frappées comme en Occident.
Ce mode de fabrication à été utilisé par d’autres civilisation, comme les Romains vers 200 av. JC. Mais ils l’abandonnèrent rapidement car la frappe permettait une reproduction plus fidèle, et les poinçons et matrices sont plus faciles d’utilisation des les moules utilisés pour la fonte.
Pourtant, pendant près de 2500 ans, les chinois n’eurent que des monnaies fondues.
Ils n’ont jamais utilisé de métaux précieux tels que l’or et l’argent, mais du cuivre, du bronze puis du laiton.
Les moules utilisés sont composés de deux parties, une pour l’avers des pièces, l’autre pour le revers. Chaque moule contient plusieurs emplacement permettant de fondre plusieurs monnaies en même temps.
Les deux parties du moule sont assemblées puis le métal liquide est coulé par une ouverture. Il se répand dans le moule et remplit les excavations, formant ainsi les pièces.
A l’issue du processus de fonte, toutes les pièces sont reliées les unes aux autres et donnent ce qu’on appelle un arbre de pièces.
Durant la période de la première dynastie Zhou (1100 à 771 av. JC.), les moules étaient fait en glaise. On y incrustait l’empreinte de la pièce à fondre. C’est de cette manière que les cauris de bronzes étaient fabriqués. Ensuite, la technique a été améliorée. Des symboles étaient ajoutés au moule avec un outil pointu. Le moule d’avers et le moule de revers étaient conçus de cette façon et étaient assemblés. Le métal était alors coulé. Un fois le métal refroidit, le moule était cassé pour récupérer les monnaies.
A la fin de la période des Royaumes Combattants, la technique de fabrication des moules évolue un peu et l’utilisation de la pierre et du le bronze est introduite. On récupère ensuite l’arbre de pièces et les monnaies sont séparées les unes de autres puis mises en circulation sans êtres ébarbées. Sur certaines pièces de cette période, on peut donc trouver des traces d’attaches.
En 113 av. JC., la production de monnaie se modifie avec l’usage de moule en bronze et de matrices à moules. A partie de cette période, plus aucune monnaie se sera mise en circulation sans avoir été préalablement ébarbée.
Sous Wang Mang (7 – 23), la qualité de fabrication des monnaies est a son apogée. Les moules et les matrices à moules étaient d’excellente facture. Les moules plats étaient empilés les uns sur les autres puis emprisonnés dans une enveloppe de terre. Le bronze était coulé par un axe central et remplissait tous les moules les uns après les autres. Ensuite, il suffisait de briser l’enveloppe de terre et de dépiler les moules pour récupérer les pièces.
Après la chute de Wang Mang, on revient au techniques de fabrications utilisées pendant la dynastie Han avec l’utilisation de moules de terre et de bronze. Un modèle de la monnaie est sculpté puis un moule est fabriqué à partir de ce modèle. Dans ce moule, on fond des « monnaies ancêtres » à partir desquelles on fabrique d’autres moules qui serviront à fondre des « monnaies mères ». Ces monnaies sont alors envoyées aux ateliers monétaires pour fabriquer les moules qui seront utilisés pour la fabrication des monnaies de circulation.
Durant les périodes de trouble ou d’instabilité, ou dans les fonderies clandestines, les monnaies sont de moins bonne qualité qu’en temps normal. Les moules sont fabriqués à partir de monnaies de circulation et les pièces étaient alors plus petites et les inscriptions moins lisibles. Les alliages utilisés étaient aussi de moins bonne qualité.
Les fautées et erreurs de fabrication
Comme toute technique de fabrication de monnaies, la fonte laisse parfois échapper quelques exemplaires ratés.
Les moules sont fabriqués à partir d’une monnaie de référence. Si cette monnaie est de mauvaise qualité, le moule le sera aussi. Et par conséquence, toutes les monnaies qui en seront issues auront un défaut.
On peut remarquer différentes sortes de ratés :
- le tréflage
En fabricant le moule, l’artisan à dérapé et à dessiné deux empreintes superposées mais légèrement décalées à la même place. - Le décalage
Lorsque le moule de revers et le moule d’avers ont été mal fixés les uns aux autres, ils dérapent. En conséquence, les motifs sur les pièces présentent un léger décalage. - L’effet miroir
Lorsque les caractères ont été inscrits en positif dans le moule, ils sont alors restitués en négatif sur la pièce. Sur certaines pièces comportant des caractères symétriques ce défaut ne se voit presque pas. Mais sur les autres, il peut les rendre indéchiffrable. - Absence d’inscription
Le revers de la pièce ne comportant en général aucune inscription, si l’artisan se trompait et assemblait deux moules de reverse ensemble, on se retrouvait donc avec des monnaies comportant deux revers sans aucune inscription. Les pièce ayant cette caractéristique sont appelées hemiam. - Inscriptions similaires des deux côtés
C’est le même problème que ci-dessus. Cette fois, ce sont deux moules d’avers qui ont été assemblés. Ce type de pièces est appelé hebei. - Manque de métal
Certaines pièces comportent un manque de métal qui n’est pas le résultat d’un rognage ou d’une découpe ultérieure à la fonte. Un manque de métal lors de la coulée, un moule mal fait ou une température des moules trop basse qui empêche le métal de se répandre sur toute la surface prévue peut provoquer ce genre d’erreur.
Dans certains cas, une intervention est faite directement sur le moule avec un poinçon ou à la main pour y ajouter ou modifier un symbole. La signification de ses modifications n’a pas encore été expliquée.